CRÉATION DU CENTRE DE FORMATION PLURIDISCIPLINAIRE

Nos récents échange avec les responsables de l'Institut technique industriel et professionnel de Katoka ont aboutit à une conclusion, on en peut plus,intéressante dans le cadre précis du déroulement de notre projet à Kananga. A savoir: la création du centre pluridisciplinaire de formation devant accueillir les jeunes femmes en difficultés comme les filles-mères et d'autres.

La petite histoire

Tout est parti du dossier soumis à cette école; celui de la jeune femme nommée Suzanne NGALULA, âgée d'une vingtaine d'années environ, scolarisée jusqu'en 5e année primaire et sachant lire et écrire en tshiluba, sa langue locale. L'extrême pauvreté de sa famille avait rendue impossible tout effort d'ascension scolaire normale.

Pour la rendre utile, son grand-père eu l'idée géniale de l'initier à des petits métiers manuels, que par ailleurs lui même exerçait. Ce fut entre aute chose: la forge artisanale avec la fabrication des machettes, des couteaux, des faux- et bien d'autres petites choses- à l'aide des vieilles tôles coupées sur des épaves des autos abandonnées. Grâce à son habileté, Suzanne parvenait à dépanner des vélos et s'intéressait à l'automobile.

L'argent ainsi gagné servait à la subsistance familiale.Ayant entendu parler d'elle, certaines ONGD, à ses propres dires, s'approchèrent d'elle. Leur but secret était de "commercialiser" son témoignage et de gagner en contre partie des dividendes de la part des bailleurs des fonds. Ce jeu a réussi mais  de son coté rien, absolument rien n'avait changé.

Des cas d'espèces sont légion ici. Plusieurs personnes promènent des caméras à longueur des journées sur la villes et dans nos campagnes, pour ensuite "vendre l'image" à qui mieux mieux.

L'heureuse rencontre

Frustrée et traumatisée par ces expériences, elle décida un beau matin d'épouser un homme. La lune de miel ne dura pas longtemps et la petite Suzanne regagna sa famille où Magnificat la rencontra et lui proposa de l'intégrer dans son programme en vue de l'orienter vers la formation des femmes chauffeurs-mécaniciennes. Une opportunité pour conduire notre première Autobus. Voilà des années que j'y aspire, s'exclama-t-elle. Dans son entourage, la méfiance persiste, prévaut. Partie au village pour une semaine, nous attendons son retour pour reprendre contact.

Nouveau cadre

Soumis aux responsables de l'Institut technique industriel et professionnel de Katoka, ce dossier nous a permis de définir un cadre global dans lequel, désormais, les nombreuses jeunes femmes de Kananga en difficultés pourront être formées à un métier et ainsi retrouver l'espoir perdu. Ce centre organisera une formation pluridisciplinaire en: menuiserie, maçonnerie, forge électrique, plomberie,conduite des engins(Chauffeurs-mécaniciennes + passage de permis de conduire) etc.

Retombées positives

Des toutes les démarches entreprises jusqu'à ce jour, nous sommes sortis plus lotis, plus structurés.A chaque fois, une expérience nouvelle s'est ajoutée à notre carquois. Le cas de Suzanne nous a donné d'appréhender davantage la spécificité des organismes non-gouvernementaux:

1. La maitrise des dossiers à travers le travail de proximité;

2. L'information exacte apportée aux institutions et structures privées et publiques sur la misère des gens dans un ou des domaine(s) donné(s);

3. L'habileté à s'engager dans une dialectique respectueuse de son vis à vis; cela en vue d'une solution concrète s'appuyant sur et valorisant ce qui " existe déjà"( ressources humaines, infrastructures, ouvertures possibles et imaginables...).

Menée méthodiquement sur la base de la diplomatie intelligente, une telle entreprise est succeptible d'ouvrir la voie à des perspectives jusque-là insoupçonnées, proches ou éloignées des "buts premiers" visés par les dites institutions. Ainsi, les infrastructures telles que: hôpitaux, écoles, usines, supermarchés, bâtiments abandonnés,vieux couvents, terrains etc. peuvent être positivement mises à contribution par les ONGDs.

Dans tout cela, il convient de se munir de la patience: celle du cultivateur qui sait attendre que la graine germe et pousse; que la plante croisse...en apportant chaque jour du fumier sans se lasser.

Si donc ce Centre fait ses preuves, comme tout le laisse croire, nous serons amenés à nous détourner du Centre Auto-école Debroawer qui est actuellement notre partenaire, pour focaliser l'attention sur les deux écoles des technologies.